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lundi 24 juin 2013

Quelle réforme fiscale ?

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Bruno Le Roux veut une grande réforme fiscale. Jusque là on est d'accord, mais laquelle ?

La mesure phare préconisée par le président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, c'est la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG avec un prélèvement à la source. La mise en oeuvre sera sans doute compliquée et douloureuse, mais on se demande où est passée la grandeur.
Prenons de la hauteur : la taxation de l'emploi (charges patronales et salariales) correspond à une logique du XIXe siècle. Le travail était considéré comme une mauvaise chose, qui prive de liberté et détruit la santé. Malheureusement faire partie de la population active est devenu un privilège, qui vous amène un logement, du lien social et une certaine liberté liée au pouvoir d'achat (choisir ce qu'on consomme, se déplacer, etc.). Pire, ce qui apporte aujourd'hui des externalités négatives à la France, c'est le chômage. La liste est longue : marasme économique, désespérance des jeunes, délinquance, désocialisation, etc.
Alors disons-le : taxer l'emploi est une pratique archaïque et contre-productive. Le salarié doit recevoir sur son compte en banque le montant exact que son entreprise le paie.
Il nous faudra toujours financer le système social, je ne crois pas que l'argent pousse sur les arbres. Pour la contribution "patronale", prenons une assiette qui ne pénalise pas l'emploi comme l'excédent brut d'exploitation. Ainsi l'entreprise qui crée de la richesse avec peu de salariés contribuera autant à financer le chômage et les retraites que celle qui emploie beaucoup. Bien sûr il faudra des mécanismes pour éviter l'évasion fiscale, c'est un faux problème : quand on veut on peut. Pour la contribution des ménages, l'impôt sur le revenu est une bonne formule. Sa progressivité garantit une certaine justice sociale ; il s'appuie sur le capital comme sur le travail ; le voir disparaître de notre compte en banque a une vertu pédagogique. En effet, qui peut dire combien de charges salariales il a payé l'année dernière ? Le prélèvement à la source nous déresponsabilise, nous fait oublier que l'argent avec lequel l'Etat fonctionne, c'est le nôtre.
Alors je dis oui à une réforme fiscale, mais fixons-lui les bons objectifs : simplifier le système, favoriser l'emploi et responsabiliser le contribuable.