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vendredi 27 septembre 2013

En direct de l'Université de Rentrée du MoDem

Dans cet article, je partage en direct de Guidel le déroulement de l'Université de Rentrée 2013.

Vendredi, 16h

 Après un trajet de 880 km, nous arrivons dans un centre de vacances. Je passe 1h à récupérer un bracelet passe partout et à m'installer. L'endroit est charmant, les militants commencent à arriver en nombre. Un apéritif est disposé à l'accueil, je passe devant et je file vers les salles de réunion.

Vendredi, 17h

Pour commencer, je choisis une initiation à l'urbanisme. Nous sommes une dizaine avec la formatrice, qui nous explique les règles de l'art et partage son expérience du terrain. Chacun évoque ses enjeux locaux et pose des questions précises. Qu'on soit dans une association, l'opposition où une équipe municipale, cette formation nous outille pour  influencer l'aménagement de notre commune. C'est pragmatique et concret, on touche du doigt le sens de notre engagement politique.
A retenir ! Au fil d'exemples, une idée reçue est battue en brèche : détruire les grands ensembles de barres et de tours permet de construire une habitat à la fois plus dense et plus agréable. On retrouve paradoxalement une ambiance village chère aux habitants, en ayant moins d'espace non bâti.

Vendredi 18h30

J'enchaîne avec une formation sur la gestion des services publics. La salle est pleine avec près de 30 auditeurs, de plus en plus nombreux à rester debout au fond.
La majorité des militants est à la plénière pour écouter une conférence sur la situation en Syrie. Les UR nous imposent de choisir ce à quoi on assiste, car il y a 6 réunions en simultané.
L'échange porte sur la délégation de services publics. La relation entre le public et le privé est inégale, la plupart des communes ne peut pas trouver des ressources humaines équivalentes à celles des grandes entreprises. Dans cette situation, protéger les intérêts des administrés est bien compliqué, car il faut contrôler un prestataire dont on ne peut plus se passer.
L'ambiance est plutôt à l'inquiétude, je me rends compte que la gestion publique échappe en partie aux acteurs politiques. 
Après 30 minutes, je découvre que j'assistais à la fin de la formation précédente, sur le financement des communes. Cela souligne à quel point les sujets sont imbriqués.
Après l'inquiétude nous allons donc passer aux solutions, le moral remonte.
Nous explorons les formes de structures publiques locales avec leurs points forts et faibles. Avec plaisir, je vois que l'innovation existe dans ce domaine. Les collectivités locales apprennent à concilier la gestion publique, le jeu de la concurrence et le recours aux délégataires pour optimiser leurs services.
A retenir ! Les élus ont un réel pouvoir pour faciliter la vie des citoyens, mais ils doivent pour cela manipuler des objets juridiques complexes. La clé, c'est leur degré d'implication dans la recherche de solutions.

Vendredi, 20h30

Un bon repas, et l'occasion de discuter avec des responsables de fédération.
On se dépêche de manger pour assister au conseil national du parti. Les jeunes se réunissent à l'entrée de la plénière, c'est une occasion rare dont nous allons profiter !

Vendredi, 22h

Le conseil commence enfin. La salle est pleine, une partie de la salle reste debout. François Bayrou ouvre la réunion, l'échange avec les militants est chaleureux.
D'entrée, le rapprochement des centres est évoqué. Sans renier notre indépendance et le chemin que nous avons parcouru, une relation forte entre le MoDem et l'UDI est pertinente.
Nous ne sommes pas dans un retour en arrière, car la situation que nous vivons est unique. Nous sommes au milieu d'une UMP à l'attitude ambiguë vis-à-vis de l'extrême droite et d'un gouvernement incapable de réformer avec courage, en particulier les retraites et la moralité de la vie publique.
Notre devoir est de rassembler toutes les forces disponibles au service d'une vision d'avenir et de l'intérêt de la France.
Nous devons montrer aux Français que nous ne sommes pas isolés. Il faut faire table rase du passé et regarder l'avenir.
Après 2h30 d'échanges, il est clair que le MoDem veut le rassemblement sans changer son identité. Pas de ralliement systématique à droite ou à gauche, pas de renoncement sur nos idées et nos valeurs. Nous formerons un centre riche de nos différences et de nos convictions, qui existe par sa force plutôt que par le bon vouloir des autres partis.


Samedi, 0h30

Le conseil se termine. La journée a été longue et riche. Celle de demain le sera aussi, je vais me reposer.

Samedi, 9h

Les formations reprennent, pendant que les JDEM tiennent leur conseil national.
Encore une fois il faut choisir, j'assiste à une conférence sur les bonnes pratiques en campagne municipale.
Des élus partagent leur expérience et nous expliquent comment ils mobilisent les habitants de leur commune. La démarche n'est pas politicienne mais citoyenne, l'écoute ressort comme un acte central dans la campagne.
Une question très intéressante reste ouverte : comment intéresser à la politique ceux qui n'écoutent jamais les informations ? Le porte à porte, la relation personnelle sont une piste à expérimenter.
A retenir ! On peut résumer l'idée de fond de cet atelier par cette formule : une campagne doit être une rencontre entre un candidat et une population.

Samedi, 11h30

Je retrouve les JDEM à côté de la salle plénière. Il n'y a plus de place à la conférence sur l'Europe. Nous en profitons pour réunir les responsables de Rhône-Alpes et organiser une convention régionale. En une heure, nous définissons la date, le lieu et le programme.
Chacun s'engage à préparer une partie de la journée, le rythme va rester soutenu. C'est vrai que dans UR il y a rentrée. Le sens de notre rassemblement est bien de préparer une année politique qui sera intense.

Samedi, 12h30

Je trouve une place à la plénière sur l'Europe. La salle écoute l'intervenant en silence, le sujet est important pour tous et ça se sent immédiatement.
Il est question de l'avenir et des racines de notre identité européenne. Nous devons relancer le projet par un nouveau choix de valeurs et une nouvelle définition de l'intérêt général. Sommes nous capables de porter un intérêt général européen ?
Le besoin de réformer l'Union Européenne est une donnée d'entrée, tout le monde en est convaincu dans l'audience. Nous devons être les porteurs de cette réforme, car nous avons une ambition forte pour l'avenir et le réalisme de voir les problèmes en face, de les affronter au lieu de les fuir.
Notre projet pour l'Europe doit être profondément démocratique. Les deux piliers de notre identité sont présents dans cette idée.
Au moment où taper sur l'Europe est à la mode, notre parti est fier de la défendre et convaincu du rôle clé qu'il doit jouer dans le débat.
Francesco Rutelli conclut la séance par des questions ouvertes sur notre relation avec les libéraux Européens et l'engagement de chaque pays à jouer selon des règles communes. Il affirme que nous sommes contre la technocratie et le populisme, et que nous devons porter ce message aux jeunes génération à qui les noms de Delor et Monnet ne parlent plus.

Samedi, 14h 

La conférence se termine. Les journalistes se pressent vers nos têtes d'affiche. Je vois un groupe de JDEM en pleine discussion sur la marche de Jean Lassalle. En montant vers le réfectoire, je trouve François Bayrou face à la caméra du Petit Journal. Quand il s'en va, d'autres journalistes les félicitent : "vous êtes les seuls à avoir obtenu une interview !".

Samedi, 15h15

Après avoir mangé un sandwich sur la plage avec les JDEM, je reviens en plénière pour une conférence sur l'état de l'économie française.
Nous avons pris du retard, il faut attendre un peu. J'entends mes voisins débattre sur la consultation interne et le rapprochement du centre. Chacun s'implique émotionnellement, les échanges sont passionnés. Ici la politique nous occupe à chaque instant.

Samedi 16h

Après quelques minutes sur l'économie de la France, je décide d'aller à l'atelier sur la réforme des rythmes scolaires.
Les points de vue se confrontent entre élus, enseignants et associatifs. La vitesse de la réforme est la principale difficulté, et tous expriment les mêmes souhaits pour le bien-être des enfants.

Samedi 17h

En attendant le prochain atelier, je prends du temps pour discuter avec d'autres militants. Le rythme est soutenu depuis hier et cette pause est bienvenue.

Samedi, 18h20

Le débat avec Jean-François Kahn est annulé. J'en profite pour aller à un atelier sur l'Europe des territoires. J'arrive 20 minutes en retard, nous sommes peu nombreux.
Nous échangeons sur la commission des régions, une structure décentralisée qui semble bien correspondre à notre envie d'une Europe plus proche du terrain. Le fonctionnement n'est pas simple et les élus Français doivent apprendre à y naviguer.
En 1h40 de dialogue, nous comprenons mieux cette structure et son intérêt. Il reste une chose à faire : aller voir. L'ADLE est porteuse d'un projet que nous partageons pour la réussite économique et sociale de l'Europe, mais ce sont les territoires qui doivent le réaliser.

Samedi, 21h30

Après un bon repas et un dialogue passionnant avec l'intervenant du dernier atelier, je vais à la plénière écouter Axel Kahn et Jean Lassalle sur leurs voyages.
Le témoignage de ces hommes d'idéaux nous communique de la bonne humeur. La salle est pleine, les visages sont souriants, nous allons passer une bonne soirée.
Avec bonne humeur, nos marcheurs nous racontent leurs galères. C'est l'histoire d'une rencontre avec le peuple français. Ils ont observé et écouté, ils présentent un constat cru, plein d'affection et d'empathie. Ils nous décrive une France qui souffre.

Dimanche, 1h

Jean Lassalle retrouve une vingtaine de JDEM à l'accueil. Il nous écoute puis nous encourage à poursuivre ce qu'il a commencé avec sa génération. Il nous rappelle que tous les grands partis d'aujourd'hui étaient petits hier ; il nous engage à croire en notre réussite, à rendre l'espoir aux Français.
Pendant 1h30 nous l'écoutons attentivement, puis son équipe lui rappelle qu'il faut dormir pour reprendre un peu de forces avant de repartir.

Dimanche, 10h30

Les journalistes fourmillent autour de la salle plénière. Je reconnais une journaliste d'I-télé qui est en direct. La conférence sur la sécurité a pris du retard, mais le discours de clôture doit impérativement se tenir à 11h30.

Des JDEM sont réunis à côté de l'estrade, nous serons derrière François Bayrou. Antoine Carette est invité à intervenir en premier, les UR arrivent à leur fin.


Dimanche, 13h30

François Bayrou termine un discours d'1h30, dense et impactant. Il a fait des propositions, évalué l'action gouvernementale, lancé un appel aux écologistes déçus l'EELV, expliqué le rassemblement du centre. Nous sommes remontés pour l'année, combatifs, et nous l'exprimons par une Marseillaise chantée avec force.
Il est temps de manger et de prendre la route. Il faudra plus de 8h30 pour revenir à Lyon. 

Lundi, 0h30

Nous arrivons enfin, fatigués mais contents du weekend. Une dernière satisfaction, nous avons fait le chemin du retour en consommant seulement 4,3L / 100 km grâce à l'éco-conduite.